Une fois n'est pas coutume : j'ai bonne nouvelle, comme disait notre directeur de choeur hongrois... Pour la première fois depuis 2008, je vais redonner, cet hiver, ce cours de courants artistiques et littéraires que j'aime tant! Alléluia! Le calcul très pointilleux des charges individuelles d'enseignement me privait de ce plaisir depuis cinq ans... J'aurai donc l'occasion de m'adonner à mon vice en toute légitimité puisque je serai OBLIGÉE de travailler divers chapitres de l'histoire de l'art du XIXe et du XXe siècle pour préparer mon cours. Je pourrai ainsi vous faire bénéficier, sans trop donner dans la rhétorique professorale, de mes modestes recherches abandonnées ces derniers temps, car elles ne coïncidaient plus avec mon travail actuel.
Voici donc, pour débuter, un détail de Feu d'artifice du peintre québécois Alfred Pellan (1906-1988). C'est le genre de chose que je ne serai plus à même de vous montrer, car le Musée des Beaux-Arts de Montréal interdit dorénavant stupidement la photographie au moment même où de nouvelles cartes postales sont par hasard mises en vente. Comme si l'art canadien n'avait pas besoin de tous les moyens possibles de diffusion pour être connu! Il y a une expression québécoise que j'aime bien et qui s'applique, me semble-t-il , au comportement actuel des dirigeants de ce musée : des quêteux montés à cheval! Le quêteux était ce personnage des villages québécois qui passait, de maison en maison, pour réclamer pitance ou gîte selon le moment de la journée. On lui ouvrait le plus souvent la porte au point qu'il y avait même, près de l'entrée, le banc du quêteux, meuble qui pouvait s'ouvrir pour révéler une paillasse.
L'expression «un quêteux monté à cheval» désigne donc métaphoriquement quelqu'un qui dispose de peu de moyens, mais qui a la prétention de faire comme s'il en avait beaucoup... Notre musée montréalais, qui ne se compare en rien aux grandes institutions muséales que sont le Louvre ou le Metropolitan, ne cesse de limiter les droits des visiteurs, qu'il s'agisse de photo, de dessin ou même de prise de notes avec une plume, le crayon à mine étant seul toléré! ZUT! Ce type de comportement n'encourage pas la fréquentation des musées et signale plutôt des visées à très courte vue de nouveaux riches...
C'est dit! Dès que j'aurai retrouvé la possibilité de me déplacer un peu plus, je tournerai le dos à ce musée provincial qui me fatigue par sa prétention de mauvais aloi!
Pour conclure, voici l'oeuvre intégrale dont le détail ci-haut provient :
Je vous reparlerai de Pellan une autre fois...
Bon an, mal an, certains des participants s'acheminent vers une année entière de «photos de la semaine». A-t-on assez remercié Amartia qui a eu l'idée de ce rendez-vous? Notre fidélité est en soi une manière de remerciement...
Coucou Marie-Josée!
RépondreSupprimerQuel merveilleux vice ! ;) lol Je le comprends si bien...lol
J'aime beaucoup ton expression du "Queteux monté à cheval" elle est très significative de l'attitude de ces gens, et des quêteux à cheval, il n'y en pas qu'au Canada ! lol
L'oeuvre est très décorative, il est bien beau ce feu d'artifice. Merci pour la découverte de Pellan, j'ai hâte d'en savoir plus.
Bisous à toi et calins à la jolie Honey
Nath.
Tu as raison d'utiliser le terme «décorative»...
SupprimerJ'ai commencé à réfléchir au contenu de mon billet et je crois que je ne pourrai pas faire l'économie de mettre en opposition Pellan et Paul-Émile Borduas. C'est ce dernier qui a eu la plus importante descendance probablement parce que son oeuvre, plus abstraite, correspondait davantage à l'air du temps alors que le travail, beaucoup plus joyeux toutefois, de Pellan n'a pas eu les mêmes répercussions sur l'histoire de la peinture au Québec.
On s'en reparle!
Bonne semaine et grosses bises
J'aime encore mieux le feu d'artifice de ta légitime colère contre le musée que l'oeuvre de ce peintre. Mais c'est intéressant de découvrir un artiste.
RépondreSupprimerJ'avoue que j'ai du mal avec les affairistes qui ont des visées à court terme. Les oeuvres européennes de même que la plupart des oeuvres canadiennes de la collection sont dans le domaine public depuis longtemps, étant donné leur date de production, et c'est donc bien stupide de vouloir en conserver à tout prix le monopole d'autant que les grandes bases de données renvoient rarement à ces oeuvres...
SupprimerBonne semaine à toi
Tu as bien fait de saisir ce détail, que j'aime encore plus que l'oeuvre dans son ensemble !
RépondreSupprimerTrès bon weekend, Marie-Josée, bises.
Cela permet de montrer aussi la texture de l'oeuvre, car Pellan incorpore toutes sortes de choses, du sable par exemple, dans ses toiles et les travaille en relief d'où l'intérêt des détails que l'on ne peut obtenir qu'en photographiant soi-même, car les clichés fournis par le musée ne sont que des vues d'ensemble de la toile.
SupprimerBon dimanche à toi
Quel beau choix Marie-Josée. J'aime beaucoup ce gros plan d'une étoile à la fois astre et cristal de neige... Ce que tu dis du "Quêteux à cheval" est très intéressant mais il est vraiment dommage de devoir l'appliquer à un musée et je comprends ta déception.
RépondreSupprimerMerci d 'avoir partager avec nous cette belle et joyeuse étoile.
Je te souhaite une très belle journée.
La texture des oeuvres de Pellan me réjouit autant que leur apparence générale d'où mon intérêt pour les gros plans.
SupprimerJe vais tout de même essayer d'avoir une permission spéciale pour la classe, mais je devrai probablement m'engager à ne rien publier sur le Web.
Ce qui est le plus frustrant, d'où mon allusion au quêteux, c'est de penser que j'ai passé trois heures bien pleines à deux reprises à faire cliché sur cliché au Metropolitan de New York et au MoMA...
Très bonne semaine à toi
Bonsoir Marie-Josée. Je viens de lire ta réponse à mon com et relu mon message en même temps. J'espère que tu me pardonneras le "avoir partager -"er " et que tu liras partagé-"é".
SupprimerMerci :-)
Tu sais, je vois bien pire dans mes copies. Comme notre petite communauté s'élargit, nous passons un bon moment à nous réjouir des billets des unes et des autres, et un peu de fatigue explique les minimes erreurs que je fais moi-même à l'occasion!
SupprimerBonne soirée, car, ici, c'est l'heure du dîner, mais chez toi, le souper approche! Petite différence terminologique ;0)
Découverte d'un peintre et d'un tableau en ce samedi matin...
RépondreSupprimerJe pensais à des méduses, mais cette vision n’engage que moi !!!!
Beau week-end !
A bientôt
Une méduse... Pellan a composé un bestiaire tout à fait charmant en assemblant et en peignant des pierres à l'aide de couleurs très vibrantes. Quelques-unes de ces bestioles sont exposées au Musée national des Beaux-Arts à Québec dans la section qui servait autrefois de prison et qui a été incorporée au Musée. Je vais regarder pour retrouver les photographies que j'avais faites de ces oeuvres...
SupprimerÀ tout bientôt
Moi aussi, le détail me parle plus que l'ensemble. En Suisse, c'est rare que l'on puisse photographier dans un musée et j'enrage souvent devant la qualité d'impression des cartes postales proposées (et ne reflétant pas l'exposition visitée!). Je me réjouis de lire tes "nouveaux billets". Suivre un cours sur l'art: un plaisir! Bonne semaine!
RépondreSupprimerPréparer ce cours est encore plus gratifiant! Il faudra simplement que je me tienne les cordeaux serrés, car je risque de partir dans de grandes lectures qui m'empêcheront de fermer l'oeil, ce qui n'est pas trop bon pour la santé...
SupprimerTrès bonne semaine à toi aussi
Heureuse de cette "bonne nouvelle"... et bon travail pour la suite.
RépondreSupprimerBeaucoup de couleurs pour ce feu d'artifice éclatant !
Viens donc au musée G. Labit de Toulouse ! Là-bas, tu peux même venir sans ton matériel pour dessiner : ils fournissent les crayons et le papier !
J'ai pu prendre toutes les photos que j'avais envie.
Pour 10 euros, une après-midi pour notre petit groupe dans une salle rien que pour nous : le top !
Biseeeeeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeeeee
Je ne me le ferai pas répéter deux fois d'autant que j'aime bien les particularités du gothique dans les églises toulousaines!
SupprimerOui, le travail sera plaisant cet hiver. Ce sera bien pour réchauffer la température qui a drôlement commencé à chuter déjà!
Bises sous zéro!
Oyez pour la bonne nouvelle et que tous ces quêteux à cheval soient boutés hors de nos royaumes respectifs car ces gueux existent aussi chez nous et, j'envie Christine et son musée G. Labit.
RépondreSupprimerIl n'y a plus guère de musées ici qui permettent la photographie, les autres sont un peu comme "les marchands du temple" où malheureusement le gadget chinois règnent en maître. Si si j'ai des preuves.
Pour ce qu'il est de l'œuvre, ne faisant jamais rien comme les autres je la préfère entière, le détail faisant trop 70's à mon gout.
J'aime les bouquets de ces feux d'artifice tous différents éclairant ces collines et la silhouette de ce petit village à leurs pieds.
Vivement la suite.
Bisous Marie-Josée et bonne journée.
Il y a bien des incohérences dans notre monde et celle que je viens de décrire n'est pas la plus vilaine!
SupprimerLa seule chose que j'espère, c'est d'avoir l'énergie et le temps de mettre un jour en branle le projet que j'ai de retourner aux études dans le domaine de l'histoire de l'art. Ce n'est pas certain, mais cela me permettrait peut-être d'avoir un accès un peu plus privilégié aux oeuvres et aux coulisses des musées, en particulier, les ateliers de restauration!
On peut bien rêver!
Bises. À tout bientÔt
Comme chez nous, la plupart des musées n'autorisent pas les photos et c'est vrai que c'est frustrant. Mais bon, on n'a que se dire qu'avec nos appareils photos nos petites "oeuvres" sont bien sympathiques à montrer aussi :-))
RépondreSupprimerMa préférence va à la toile dans son entier comme Mireille, avec ses maisons et ses collines mais voir un détail en particulier et toujours intéressant.
Je me réjouis aussi pour la suite de ton cours !
PS
La boule photographiée avait une bonne trentaine de cm. Et c'était un peu magique de voir tout le paysage qui s'y dessinait:-)
Oui, je comprends ton point de vue.
SupprimerPersonnellement, ces oeuvres photographiées me servent de support en classe, car j'utilise beaucoup les diaporamas pour accompagner mes cours, le cours magistral avec un prof qui parle devant pendant une heure trente n'étant tout simplement plus possible avec les étudiants de maintenant. L'utilisation de l’ordinateur en classe avec ses multiples possibilités est donc un must, et les clichés fournis par les musées ne sont pas toujours pertinents pour ce que je développe comme matière (travail de la touche par exemple).
Je comprends un peu mieux l'attrait de ta photographie avec les dimensions de cette boule!
Bonne semaine à toi et bonne chasse photographique!
C'est magnifique! Merci d'avoir photographié cette oeuvre. Je ne connaissais pas Alfred Pellan et je découvre son travail avec admiration par l'intermédiaire de votre blog. Avez-vous rencontré cet artiste de son vivant?
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup le qualificatif de "quêteux à cheval", c'est très drôle. Je trouve regrettable que nombre de musées n'autorisent plus les photos, même sans flash, en demandant poliment. Ce n'est pas parce qu'on photographie qu'on n'achètera pas une série de cartes postales ou un catalogue, bien au contraire. Quant à interdire de dessiner, là, c'est incompréhensible ! Enfin, publier sur un blog de qualité augmente, il me semble, la notoriété des artistes, de leurs oeuvres ainsi que celle de l'établissement qui les présente. Cela donne envie d'aller voir les tableaux et d'en savoir davantage. N'est-ce pas le but recherché dans tout projet culturel?
Je vous souhaite un bon dimanche et une agréable semaine, Marie-Josée.
Vous savez, Anne, vous venez de résumer parfaitement ma position! Je crains, malheureusement, pour avoir déjà soumis ces arguments à l'un des conservateurs du Musée national des Beaux-Arts du Québec, que cela ne serve pas à grand'chose de tenter la même démarche auprès du Musée des Beaux-Arts de Montréal...
SupprimerÀ vous aussi une très belle semaine!
Je comprends combien il est agréable d'être "obligé" de faire ce que l'on aime. Choisir l'enseignement c'est vouloir transmettre mais on transmets tellement mieux ce que l'on aime soi-même. J'ai abandonné l'enseignement faute de pouvoir enseigner le grec et le latin (un manque d'élèves pour ces matières en France depuis les années 80) qui étaient les matières que j'avais étudiées jusqu'à mon concours d'enseignante. Les priorités de la société avait changé...
RépondreSupprimerPour les photos dans les musées c'est vrai que c'est "incompréhensible" lorsque c'est sans flash! Ou trop compréhensible.
Belle semaine Marie-Josée
Vous savez que c'est un de mes grands regrets d'avoir fait ma scolarité à cette période où les langues mortes le devenaient encore un peu plus? J'ai bien fait un peu de latin, mais avec une religieuse qui en profitait surtout pour me faire la morale, car j'étais intelligente, ce qui m'a permis de ne pas me faire mettre à la porte, mais plutôt turbulente.
SupprimerBien malheureusement, la mort récente de Jacqueline de Romilly a privé les études anciennes d'une de leurs plus grandes défenderesses. Même si notre époque a certains avantages, je regrette aussi de n'avoir pas vécu à une période où le fait de consacrer sa vie à l'étude des textes anciens avait un sens et méritait respect.
Si ma santé se maintient, je ne désespère pas, toutefois, de consacrer mes premières années de retraite à un retour aux études. Il faudra simplement (!) choisir ce qui m'intéresse le plus!
Bonne semaine à vous aussi...
Avec cette bonne nouvelle, voila de quoi espérer que cette année soit meilleure que la précédente.
RépondreSupprimerQuant à la politique de vos musées, je comprends votre rage !
Bonne semaine Marie-Josée
Vous avez eu l'annonce en priorité et pour cause!
SupprimerOui, même si nous ne sommes pas encore tout à fait au bon moment pour les voeux de fin d'année, j'espère que 2013 nous sera plus clémente, à l'une et à l'autre, pour que nous puissions avoir de beaux échanges autour de notre passion commune pour l'histoire de l'art!
Très bonne semaine à vous aussi
J'attends avec impatience ce que tu pourras en dire, je suis dores et déjà allée sur Internet pour prendre les devant, et j'ai découvert avec ravissement,ce peintre que je ne connaissais pas...
RépondreSupprimerJe suis prête Marie-Josée...
Je t'embrasse du jour.
Tu sais, plutôt que de me lancer dans un article approfondi qui prendrait des lustres à peaufiner, je vais plutôt y aller par fragments...Cela me permettra de tenir mes promesses sans trop nuire à mes heures de sommeil déjà raccourcies!!!
SupprimerMoi aussi, je te fais la bise et te dis à tout bientôt!
Quelle chance. Merci Marie-Josée.
RépondreSupprimerUne fois n'est pas coutume!
SupprimerMaintenant, il faudrait juste que ma chance tourne pour la loto!
Pellan, voilà un nom qui mérite qu'on s'y attarde et tu vas nous apprendre plein de choses Marie-Josée.
RépondreSupprimerJ'ai souri à ta charge sentie contre le musée de Montréal, c'est vrai qu'il y a beaucoup à faire pour attirer un plus grand nombre d'amateurs vers l'art et que ce n'est pas en s'y prenant ainsi qu'on peut espérer y arriver. C'est vraiment désolant comme comportement et très contre-productif
Oui... J'avoue que j'ai de la difficulté à suivre les politiques de ce musée qui a beau jeu puisque Montréal n'est ni Paris, ni New York et qu'il n'y a donc pas d'autre musée d'importance couvrant la même période... Il va vraiment falloir que je recommence à me balader de par le monde!!!
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