Petits essais en forme de notules

Malraux définit le lecteur par vocation comme celui qui jouit de «la faculté d'éprouver comme présents les chefs-d'oeuvre du passé»...



Je souscris à cette définition et m'attacherai à présenter ici quelques réflexions au fil de mes lectures qui suivent rarement l'actualité littéraire, pour le plaisir de partager découvertes ou, éventuellement, récriminations... . Quoique, la vie étant bien courte, il vaut mieux, dans la mesure du possible, écarter le désagréable lorsque cela, comme il arrive trop rarement, est en notre pouvoir et vouloir.






samedi 17 août 2013

J'ai l'esprit un peu pervers (a) : réponses...

Vous excuserez, je l'espère, le délai.  L'idée n'était pas de vous faire languir, mais le Cégep, même si je n'y suis pas encore retournée, se manifeste déjà, et pas nécessairement par ses meilleurs côtés. Laissons cela... 

Voici donc les réponses aux questions auxquelles j'ai ajouté quelques commentaires individuels dans le billet précédent. Vous verrez, par ailleurs, que n'étant pas une littéraire pour rien, je donne plutôt dans la nuance que dans l'affirmation péremptoire...

Ma couleur préférée...

Certes, Nathanaëlle avait bien raison de remarquer que je me vêts souvent de bleu, comme les enfants de Marie, et c'est probablement ma couleur préférée lorsque je recherche le calme, ce en quoi je ne suis guère originale; le bleu est, en effet, la couleur la plus prisée à travers la planète d'où son choix pour les organismes internationaux comme les casques bleus ou pour les symboles comme celui qui représente l'Europe.  

J'avoue toutefois que le bleu intégral, si l'on exclut les vêtements pour lesquels j'aimerais bien, comme Gaston Gallimard, adopter une fois pour toutes le costume marine qu'il agrémentait, pour le soir, d'un nœud papillon, le bleu intégral, donc, ne convient pas à mon environnement, car, dans un pays de grand froid où la lumière est bleutée par la neige une bonne partie de l'année, cela aurait tendance à provoquer une sensation de trop grande fraîcheur pour être agréable.

Pour mon lieu de travail, j'ai donc opté pour la «terra cotta», la couleur terre de Sienne que j'affectionne et qui s'allume de belle façon lorsqu'entre la lumière de cinq heures :






Quant au rouge, c'est le complément parfait du bleu, mais en plus petite quantité d'où la prépondérance du rouge de la chaussette...

Mais réunir le bleu et le joli roux de mon grand chien, c'était vraiment le pactole !

Cette photo est tout particulièrement dédiée à Françoise...


L'objet dont je ne me sépare jamais


Soyons franche, là aussi, j'ai un peu triché... Montre, canif et plume m'accompagnent tout le temps.  

Pourquoi plusieurs canifs? Je les oublie dans une poche, pense les avoir perdus, en rachète un, puis retrouve le précédent. Le Laguiole est trop gros pour une poche normale, mais il est dans le sac pour les voyages plus ou moins longs.  

La montre est l'objet le plus ancien : cela fera trente-trois ans en septembre que ma mère me l'a offerte pour mon départ à Lyon. Comme on dit ici, je ne suis pas très brise-fer et à cela s'ajoute le fait qu'à l'époque de l'achat, l'obsolescence programmée des objets n'était même pas en gestation...

Montre et Waterman connaissent toutefois une concurrence déloyale en la personne de cet objet machiavélique entré dans ma vie pour me consoler d'une bronchite qui n'en finissait pas de finir l'été dernier : le iPod. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un appendice qui m'est poussé dans la main comme c'est le cas pour mes étudiants, mais Dieu que cet objet est utile : chronomètre pour les exercices à l'elliptique, carnet de notes avec l'application Evernote, mini-récepteur pour l'écoute de mes podcasts, appareil photo de secours lorsque l'autre est vraiment trop lourd pour mes cervicales usées... Vous connaissez tout cela aussi bien que moi. J'avoue donc qu'à la maison à tout le moins, c'est certainement l'objet qui est toujours le plus proche de moi...

Mon actrice préférée

Quoique j'aie présenté une brochette de comédiens que j'apprécie vraiment, tout particulièrement le couple formé par Vittorio Gassman et Fanny Ardant dans le film La Familglia d'Ettore Scola ou, mieux encore, dans Benvenuta d'André Delvaux, Vanessa Redgrave demeure la comédienne que j'aime le plus pour au moins deux raisons : c'est tout d'abord la première actrice que j'ai vue sur grand écran, car mon père avait un handicap à la jambe droite et, ma mère ne conduisant pas la voiture, j'ai mis beaucoup de temps avant de voir un film sur grand écran si j'excepte les deux ou trois sorties familiales pour voir des films de Walt Disney comme l'Apprentie-sorcière dans un ciné-parc. Je ne sais pas si cette formule existe en Europe. Elle est en train de disparaître même ici : il s'agissait de cinémas en plein air sur très grand écran, que l'on pouvait visionner en restant dans sa voiture. On mettait une sorte de haut-parleur à l'intérieur du véhicule et l'on regardait l'écran. Pour les enfants, c'était magistral, car on pouvait adopter la position que l'on voulait, parler, avoir une couverture, et son toutou préféré...

Toujours est-il qu'il a fallu que j'attende de pouvoir me déplacer facilement par mes propres moyens pour avoir accès aux salles de cinéma et la première expérience, à la fin de mon secondaire en 1977, fut le visionnement du film de Fred Zinnemann : Julia. J'ai longtemps attendu la version en DVD, mais elle est disponible depuis quelques années si vous voulez vous rafraîchir la mémoire.

Il s'agit de l'adaptation d'un des chapitres de Pentimento, livre de souvenirs de l'écrivain américain, Lilliann Hellman surtout connue pour ses œuvres théâtrales.  Elle fut aussi la compagne de Dashiell Hammett, maître du roman noir américain qui écrivit entre autres The maltese Falcon. Vanessa Redgrave y donne la réplique à Jane Fonda qui tient le rôle principal, mais, malgré le nombre restreint de scènes où elle apparaît, Vanessa Redgrave vole un peu la vedette. Elle a d'ailleurs obtenu, pour cette prestation, l'Oscar du meilleur second rôle féminin.  Par contre, sa prise de position contre le sionisme au moment de la réception de son prix lui a fermé pour longtemps les portes d'Hollywood où les réalisateurs et les producteurs juifs sont en grand nombre. Cet engagement politique est la seconde raison pour laquelle j'admire cette actrice, car c'est un engagement qui ne s'est jamais démenti, contrairement à ce qui s'est produit pour Jane Fonda.


L'ayant raté à Broadway lors d'un voyage à New York, je me suis reprise à Londres quelques années plus tard dans une pièce où elle jouait aux côtés de son frère, car toute la famille Redgrave est associée au monde du théâtre et du cinéma en Grande-Bretagne. 

Cigale ou fourmi?



Il y a quelques années, alors que ce sujet commençait à devenir à la mode, un documentaire avait été consacré à la simplicité volontaire.  Je n'avais pas beaucoup prisé la position de certains des participants qui, pour pratiquer cette forme de restriction volontaire des dépenses, vivaient un peu en parasites aux dépens de leurs voisins leur empruntant ou récupérant tout ce que ceux-ci avaient acheté et dont ils n'avaient plus usage.

Par contre, l'attitude d'un médecin, père d'une famille de plusieurs enfants, me convenait davantage : restrictions concernant ce qui est utile, mais sans grand intérêt intellectuel. Il conservait ainsi la même voiture pendant des années, l'usant jusqu'à la corde, si je puis dire. Par contre, pour tout ce qui relevait de l'accès à la culture, qu'il s'agisse de cours ou de l'achat d'un écran de télé ou d'un ordinateur pour la maison, les cordons de la bourse étaient facilement déliés. 

Pour résumer, disons que je suis fourmi pour me permettre d'être cigale pour les choses qui me tiennent vraiment à corps : l'art, la culture... et les grands chiens!

J'espère que ce billet vous aura, au détour, appris quelques petites choses dans l'absolu et non seulement sur ma propre personne.

La deuxième portion du questionnaire sera en ligne mercredi.

Merci à toutes les participantes à la première partie.


Petit ajout pour répondre au deuxième commentaire de Nathanaëlle.  J'ai donné des précisions sur le lieu de la photo dans mes réponses aux participantes dans le billet précédent. Ce n'est pas le Louvre, mais c'est à proximité puisqu'il s'agit d'une photo prise dans le jardin du Palais-Royal, près de l'entrée qui se trouve à proximité de la rue de Rivoli qui longe l'extérieur du Louvre si je me souviens bien...










dimanche 11 août 2013

J'ai parfois l'esprit un peu pervers... (a)

Autoportrait aux lunettes dans quelques décennies



Il est des blogs que je fréquente pour «me rincer l’œil», comme celui de Fifi ou de Christine, photographes émérites ayant chacune son style; d'autres que je pille sans vergogne, mais en prévenant tout de même, pour la préparation de certains cours, comme celui de Michelaise ou de Tilia. Je place aussi le blog de Nathanaëlle dans cette dernière catégorie.

Les étoiles d'ArtLubie soufflant récemment quatre bougies, Nathanaëlle, avec la générosité qui la caractérise, en a profité pour distribuer des récompenses à quelques-uns des blogs qu'elle affectionne et dont je fais partie. Grand merci!


Elle m'a également invitée à réfléchir à un questionnaire que lui avait transmis Marie-Paule.  Mon classicisme ayant fréquenté l'affirmation pascalienne qui veut que le «moi [soit] haïssable», j'ai tout d'abord un peu hésité, mais voici le subterfuge que j'ai trouvé : je me propose donc de répondre de façon  détournée à ces demandes, dont j'ai modifié certaines entrées, en vous invitant à sélectionner vous-même ce qui, selon vous, me caractérise. Peut-être ai-je d'ailleurs fourni quelques réponses dans mes billets précédents, auquel cas, cette petite expérience permettra de rendre compte de notre degré de rétention des informations colligées lors de la lecture des blogs que vous et moi fréquentons depuis un petit moment.

Voici donc quatre questions -le questionnaire originel en comportait onze, mais je me permets aussi ce petit aménagement- et, si le jeu vous amuse, quatre autres suivront : 

I.  Christine saura répondre à cette première question, car elle attend toujours l'article que je dois lui consacrer : quelle est ma couleur préférée?
  1. le vert avec ses multiples nuances?
  2. le rouge que l'on porte volontiers lorsque les cheveux blanchissent?
  3. le bleu, celui du ciel et de la mer?
  4. le roux, genre terre de Sienne?
II.  L'objet dont je ne me sépare jamais?
  1. ma montre;
  2. ma plume Waterman;
  3. mon iPod;
  4. mon petit canif suisse.
III.  L'acteur ou l'actrice que je préfère... Ici, je tricherai un peu, car j'évoquerai seulement des acteurs de réputation internationale puisque la plupart des acteurs québécois ne vous seraient pas connus malgré leur talent certain.
  1. la britannique Vanessa Redgrave?
  2. l'italienne Anna Magnani?
  3. l'italien Vittorio Gassman?
  4. la française Fanny Ardant?
  5. le britannique Jeremy Irons?
IV. Enfin, dernière question qui ne comporte que deux choix, mais qui demandera réflexion, car je suis curieuse de voir les arguments que vous évoquerez pour justifier l'une ou l'autre position... vraiment curieuse, oui : suis-je cigale ou fourmi?

Portrait en jeune ébouriffée dans mon lieu parisien préféré qui est...?