J'ai récemment commenté, dans un autre blog, La carte et le territoire de Michel Houellebecq, lu en septembre, avant qu'il ne soit «goncourisé», les Sirènes de l'actualité littéraire m'ayant pour une fois charmée...
Ce n'est pas ma pente naturelle.
Ayant un petit peu lu, j'ai plutôt tendance à revenir vers les sentiers déjà fréquentés, ce qu'approuveraient d'ailleurs très certainement et l'auteur, et le narrateur de La Tournée d'automne de Jacques Poulin.
Comme Anne Hébert, cet auteur québécois a longtemps vécu à Paris, mais, comme elle aussi, il a le plus souvent choisi le Québec comme décor de ses récits.
Dans La Tournée d'Automne, c'est même carrément la ville de Québec qu'il met tout d'abord en scène avant que le conducteur du bibliobus ne parte en tournée.
Sur les étagères de ma bibliothèque, cet ouvrage se trouve écartelé entre la littérature québécoise et la section des «livres-qui-parlent-des-livres». Car c'est là vraiment le propos fondamental de cette oeuvre de Poulin.
Le personnage principal, le Chauffeur, est en effet grand lecteur devenu passeur puisqu'il sillonne, l'été venu, les routes joignant les villages non desservis par une biliothèque.
Il a en effet transformé un vieux camion de laitier en «bibliothèque ambulante» savamment aménagée pour qu'on puisse aussi y retrouver le nécessaire pour dormir et se sustenter.
Imaginez le plaisir de transporter avec soi une bibliothèque! Et qu'on ne me parle pas de Kindle ou autre liseuse électronique. Voici ce que l'on ne pourra jamais faire avec de telles tablettes :
Il ouvrit une des portes arrière, abaissa le marchepied
et monta à l'intérieur... Après toutes ces années, le charme
opérait toujours : sitôt la porte refermée, on se trouvait
dans un autre monde, un monde silencieux et réconfortant
où régnaient la chaleur des livres, leur parfum secret et
leurs couleurs multiples, parfois vives,