Petits essais en forme de notules

Malraux définit le lecteur par vocation comme celui qui jouit de «la faculté d'éprouver comme présents les chefs-d'oeuvre du passé»...



Je souscris à cette définition et m'attacherai à présenter ici quelques réflexions au fil de mes lectures qui suivent rarement l'actualité littéraire, pour le plaisir de partager découvertes ou, éventuellement, récriminations... . Quoique, la vie étant bien courte, il vaut mieux, dans la mesure du possible, écarter le désagréable lorsque cela, comme il arrive trop rarement, est en notre pouvoir et vouloir.






vendredi 30 novembre 2012

Photo de la semaine (34) : un grand plaisir et une dénonciation




Une fois n'est pas coutume : j'ai bonne nouvelle, comme disait notre directeur de choeur hongrois... Pour la première fois depuis 2008, je vais redonner, cet hiver, ce cours de courants artistiques et littéraires que j'aime tant! Alléluia!  Le calcul très pointilleux des charges individuelles d'enseignement me privait de ce plaisir depuis cinq ans... J'aurai donc l'occasion de m'adonner à mon vice en toute légitimité puisque je serai OBLIGÉE de travailler divers chapitres de l'histoire de l'art du XIXe et du XXe siècle pour préparer mon cours. Je pourrai ainsi vous faire bénéficier, sans trop donner dans la rhétorique professorale, de mes modestes recherches abandonnées ces derniers temps, car elles ne coïncidaient plus avec mon travail actuel.

Voici donc, pour débuter, un détail de Feu d'artifice du peintre québécois Alfred Pellan (1906-1988).  C'est le genre de chose que je ne serai plus  à même de vous montrer, car le Musée des Beaux-Arts de Montréal interdit dorénavant stupidement la photographie au moment même où de nouvelles cartes postales sont par hasard mises en vente. Comme si l'art canadien n'avait pas besoin de tous les moyens possibles de diffusion pour être connu!  Il y a une expression québécoise que j'aime bien et qui s'applique, me semble-t-il , au comportement actuel des dirigeants de ce musée : des quêteux montés à cheval! Le quêteux était ce personnage des villages québécois qui passait, de maison en maison, pour réclamer pitance ou gîte selon le moment de la journée. On lui ouvrait le plus souvent la porte au point qu'il y avait même, près de l'entrée, le banc du quêteux, meuble qui pouvait s'ouvrir pour révéler une paillasse.

L'expression «un quêteux monté à cheval» désigne donc métaphoriquement quelqu'un qui dispose de peu de moyens, mais qui a la prétention de faire comme s'il en avait beaucoup... Notre musée montréalais, qui ne se compare en rien aux grandes institutions muséales que sont le Louvre ou le Metropolitan, ne cesse de limiter les droits des visiteurs, qu'il s'agisse de photo, de dessin ou même de prise de notes avec une plume, le crayon à mine étant seul toléré! ZUT! Ce type de comportement n'encourage pas la fréquentation des musées et signale plutôt des visées à très courte vue de nouveaux riches...

C'est dit! Dès que j'aurai retrouvé la possibilité de me déplacer un peu plus, je tournerai le dos à ce musée provincial qui me fatigue par sa prétention de mauvais aloi!

Pour conclure, voici l'oeuvre intégrale dont le détail ci-haut provient :


Je vous reparlerai de Pellan une autre fois...


Bon an, mal an, certains des participants s'acheminent vers une année entière de «photos de la semaine».  A-t-on assez remercié Amartia qui a eu l'idée de ce rendez-vous? Notre fidélité est en soi une manière de remerciement...