Petits essais en forme de notules

Malraux définit le lecteur par vocation comme celui qui jouit de «la faculté d'éprouver comme présents les chefs-d'oeuvre du passé»...



Je souscris à cette définition et m'attacherai à présenter ici quelques réflexions au fil de mes lectures qui suivent rarement l'actualité littéraire, pour le plaisir de partager découvertes ou, éventuellement, récriminations... . Quoique, la vie étant bien courte, il vaut mieux, dans la mesure du possible, écarter le désagréable lorsque cela, comme il arrive trop rarement, est en notre pouvoir et vouloir.






dimanche 25 août 2013

J'ai parfois l'esprit un peu pervers (b) : réponses

Voici donc la conclusion du diptyque que certaines ont prolongé en donnant leurs propres réponses aux questions posées dans leur commentaire.

Comme d'habitude, Nathanaëlle a brillé! Par contre, il faudra qu'elle m'explique comment elle a fait pour L'Ultime Alliance, car je n'ai pas souvenir d'en avoir parlé...

Le livre que je recommande le plus souvent à mes amis

Car, oui, Françoise, ce n'est pas Proust que je recommande, craignant de me faire lyncher ou traiter de cinglée. Il faut dire que je ne compte guère de littéraires parmi mes amis leur trouvant l'esprit trop tarabiscoté pour les fréquenter au quotidien; je les préfère dans les livres.




Proust, je me contente de l'imposer, à travers Combray, à une centaine d'étudiants par année, espérant ainsi que trois ou même quatre d'entre eux, les années les plus fastes, entreront à jamais dans ce monde qui les accompagnera tout au long de leur existence. Je me fais alors conspuer, autant par les étudiants que par les collègues, mais peu me chaut : élitiste je suis et n'ayant pas souvent l'occasion de l'être, j'entends faire lire Proust jusqu'à la fin de ma carrière. Ayant alors enseigné plus de trente ans, j'aurai formé environ cent lecteurs de Proust, ce qui est déjà bien.

Non, comme Nathanaëlle l'a deviné, l'ouvrage avec lequel je suis certaine d'avoir un succès absolu et incontesté, plutôt que de récolter jérémiades et anathèmes, c'est plutôt le livre de Billon, L'Ultime Alliance.  J'ai dû lire ce roman pour la première fois il y a une vingtaine d'années et je le relis périodiquement. C'est peut-être le chef-d'oeuvre de l'auteur qui a aussi publié L'enfant du cinquième nord et Le bâillement du diable. 

L'Ultime Alliance  a comme sous-texte La Montagne magique de Thomas Mann puisque l'action se déroule dans le même sanatorium et que le personnage principal, un jeune canadien du nom de Daniel, lit ce roman au moment où il séjourne en Suisse. J'en suis tout à fait
capable, mais je n'aime pas résumer les livres; je préfère vous dire : si votre curiosité est suffisamment piquée, lisez-le. Vous ferez alors la rencontre de la plus belle galerie de personnages qu'il m'ait été donné de fréquenter. Le tout sur fond d'expériences prenant en compte la réalité du monde cérébral. Fascinant je vous dis. Car Billon se tient toujours sur un fil très mince entre la réalité scientifique que, de toute évidence, il connaît, et la science-fiction qu'il produit par une simple extrapolation à partir de données qui ne sont pas encore vérifiées. Magistral quoique difficile à trouver en librairie.

La raison de mon dernier fou rire

Nathanaëlle a effectivement retrouvé la séquence. J'avais oublié toute la partie explicative qui précède pour isoler uniquement le moment de la lutte entre Doris Day et le robot-aspirateur.  Je ne me suis pas roulée par terre cette fois-ci, la souplesse, pour ce faire, manquant un peu, mais j'ai tout de même bien ri... Merci beaucoup! Peut-être faudrait-il entreprendre dès aujourd'hui une liste de nos fous rires, histoire de la regarder lorsque les jours se font gris...

Plaisirs d'hiver ou d'été

Apparemment, je me plains beaucoup sur ce blog, car mes tirades contre le pelletage ont marqué les esprits. Pourtant, je n'aime guère l'été non plus... La tonte de la pelouse prenant la place du pelletage. Je sais, Françoise : j'aurai de petits moutons lorsque je me déciderai à adopter un autre chien de Berger.

À vrai dire, j'aurais élargi cette question pour y adjoindre les autres saisons. Au Québec, seule la région de la péninsule gaspésienne qui 
s'avance assez loin dans le Saint-Laurent peut voir son climat tempérer par la présence de l'océan et encore. Les hivers y sont tout de même rigoureux tout comme dans les îles de la Madeleine, tout près de ce petit bout de France en terre d'Amérique : les îles de Saint-Pierre et Miquelon.



La péninsule gaspésienne qui se situe bien au nord de Montréal


La ville de Laval, où j'habite, est bien davantage à l'intérieur des terres. Le climat continental engendre donc des hivers rigoureux et des étés devenant caniculaires au moins pendant quelques semaines.

L'île de Laval par rapport à l'île de Montréal



C'est donc dire que ma saison préférée... c'est plutôt l'automne alors que les jardins, autant potagers que floraux, sont à leur apogée sans que les maringouins ne viennent en gâter la jouissance. Je vous épargne, pour le moment, une photo somptueuse de l'automne québécois, mais je ne dis pas que je vais me retenir jusqu'en octobre!

L'odeur qui me ramène en enfance

Ma madeleine à moi, c'est l'odeur de la dinde : ma mère, recevant à Noël, enfournait l'oiseau le soir du 24, car il était énorme!!! La maison était donc embaumée dès le réveillon, et cette odeur est peut-être ce qui me ramène le plus à cette époque que j'aimerais bien revivre, ne serait-ce que l'espace d'un rêve, autant pour la gourmandise que pour revoir ceux qui participaient au festin et qui s'en sont allés depuis bien des années déjà.

Voilà! Qui prendra le relais? Une ancienne ou une nouvelle retraitée?