Petits essais en forme de notules

Malraux définit le lecteur par vocation comme celui qui jouit de «la faculté d'éprouver comme présents les chefs-d'oeuvre du passé»...



Je souscris à cette définition et m'attacherai à présenter ici quelques réflexions au fil de mes lectures qui suivent rarement l'actualité littéraire, pour le plaisir de partager découvertes ou, éventuellement, récriminations... . Quoique, la vie étant bien courte, il vaut mieux, dans la mesure du possible, écarter le désagréable lorsque cela, comme il arrive trop rarement, est en notre pouvoir et vouloir.






vendredi 26 avril 2013

Photo de la semaine (48) : moi itou!!!



J'en avais tout simplement marre que tout le monde m'en mette plein la vue avec des inflorescences mirobolantes, des jardins déjà épanouis et toutes ces sortes de choses. Voici donc ma réplique en couleur!!!


En réalité, j'ai surtout fait mon pèlerinage annuel dans les serres de ma région en souvenir de mon père...

J'habite, sur l'île de Laval, dans ce que l'on a longtemps appelé le jardin maraîcher de la province. Lorsque j'y suis née, il y a maintenant un demi-siècle, mon grand-père cultivait encore des radis et des concombres tout juste au pied de l'escalier de la maison!  Mon père participa donc longtemps à ces diverses cultures jusqu'à ce qu'il décide de se consacrer plutôt aux systèmes de chauffage, métier plus sûr dans mon pays de grand froid.

Ce second métier allait toutefois lui permettre de conserver un lien privilégié avec plusieurs des jardiniers et des cultivateurs du village puisque, la période de culture étant plutôt brève sous nos latitudes, il convient de partir les semis en serre et qui dit serre au mois de mars dit aussi système de chauffage en parfait état de fonctionnement puisqu'un bris prolongé entraînerait la perte de toute la récolte à venir ou de toutes les boîtes de fleurs destinées à venir colorer les parterres de vivaces.



C'est ainsi qu'il est souvent arrivé que le téléphone sonne au beau milieu de la nuit : ce n'est pas moi qui répondais, évidemment, mais généralement ma mère qui racontait ensuite à quel point ces cultivateurs étaient mal élevés, car, en plus de la réveiller, ils ne prenaient même pas la peine de la saluer, tout à la crainte de perdre les milliers de dollars que représentaient le même nombre de boîtes de fleurs ou de plants de tomates, de poivrons, de concombres...

- Claude! Tu peux-tu venir? Mon chauffage fait défaut!

Et mon père de s'habiller et de partir pour aller remettre en marche la «fournaise» qui avait «fait défaut» et qu'il parvenait toujours à rafistoler d'une manière ou d'une autre, car élevé pendant la crise dans une famille de neuf enfants, le système D était devenu une seconde nature.


C'est donc dire que j'ai beaucoup fréquenté les serres, chaque printemps, avec lui lorsque nous allions faire le choix des fleurs et des plants pour le potager. Pas besoin de dire que nous revenions les bras chargés sans avoir à beaucoup débourser...


C'était ma participation à la photo de la semaine d'Amartia...