Petits essais en forme de notules

Malraux définit le lecteur par vocation comme celui qui jouit de «la faculté d'éprouver comme présents les chefs-d'oeuvre du passé»...



Je souscris à cette définition et m'attacherai à présenter ici quelques réflexions au fil de mes lectures qui suivent rarement l'actualité littéraire, pour le plaisir de partager découvertes ou, éventuellement, récriminations... . Quoique, la vie étant bien courte, il vaut mieux, dans la mesure du possible, écarter le désagréable lorsque cela, comme il arrive trop rarement, est en notre pouvoir et vouloir.






vendredi 24 août 2012

Photo de la semaine (21) : histoire de temps...



Loin de moi l'idée de relayer ici un quelconque message messianique, vous l'aurez compris...

Ce qui m'a ici retenue, c'est en fait la juxtaposition de l'homme dont la tête est une horloge et du mot «éternité» sur la pancarte du prosélyte...

Pour moi qui sors du temps long de la maladie où les journées et les nuits s'étiraient à l'infini, vides d'activités et d'obligations, la réflexion sur nos habitudes de «consommation du temps» s'impose.

Comment, en effet, conserver ces plages non fragmentées qui permettent, lorsque la santé revient un tant soit peu, des lectures lentes et profondes, sans être obligé de passer par l'étape de la maladie dont on ne sait jamais comment on ressortira?

Car les obligations de toutes sortes qui parcellisent le temps reviennent automatiquement avec le retrait de la maladie à moins d'avoir secrétaire, femme de ménage, chauffeur, etc. à qui il serait possible de déléguer ce qui encombre le quotidien...

La question est lancée...


L'initiative d'Amartia a engendré cette réflexion



35 commentaires:

  1. En tout cas, je suis heureuse que tu sois sortie de ce temps de la maladie...
    Il est comme ça des distorsions du temps : maladies, épisodes douloureux, deuils...
    Et les distorsions inverses qui font que le temps est si court lorsque l'on est heureux...
    Je te souhaite beaucoup de ces dernières ; très belle journée à toi !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est la durée de Bergson...mais j'aimais bien mon expression de «temps long»!

      Oui, je profite enfin des très belles journées que nous avons encore même si elles sont un peu chaudes.

      Très bonne semaine à toi!

      Supprimer
  2. Oui, parfois la maladie a au moins cela de bon de nous obliger à nous arrêter de courir de ci, de là. Mais elle a trop d'effets secondaires négatifs pour la souhaiter à qui que ce soit. En tout cas, je suis bien contente d'apprendre que tu vas un peu mieux. Profites-en pour reprendre un peu plus d'activité, mais en choisissant celles qui te plaisent le plus.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Effectivement, la maladie est une bien vilaine chose. C'est donc un peu dommage d'avoir tant de difficulté à nous arrêter si nous n'en passons pas par là... c'est du moins mon comportement.

      Pendant cette dernière semaine de convalescence avant le retour en classe, j'ai planifié des choses plaisantes qui vont me permettre de revenir le coeur léger puisque cet été n'aura pas été complètement gâché!

      À la semaine prochaine

      Supprimer
  3. Fraîchement débarquée, j'ouvre le monde des blogs à la page Marie-Josée et j'apprends que tu vas mieux, je suis super contente !

    Chauffeur, cuisinière et femme de ménage, secrétaire même, il y aurait beaucoup trop de monde chez toi...:-)))

    J'adore ta photo, belle, bien composée, bavarde, aucune pendule n'est à l'heure de l'éternité...

    Bravo ! Chante, lis, fais des photos... et les choses du quotidien te paraîtront comme des bonbons au miel...

    Je t'embrasse fort, prends encore bien soin de toi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Danielle,

      Oui, c'est bien mon intention : je n'attendrai pas les périodes de carnaval pour inverser les choses et je vais donner la priorité à ce qui me nourrit et me fait vivre avant de m'astreindre aux obligations du quotidien.

      Je t'embrasse très fort et te dis à tout bientôt!

      Supprimer
  4. On a l'impression qu'il pose pour vous ce garçon ! à moins que ce ne soit pas une de vos photos...
    Christ ou pas, vous voilà en bonne voie de résurrection, c'est l'essentiel. Oublier les mauvais jours de la maladie et prendre le temps comme il vient sont sans doute les meilleurs choses à faire.
    Je vous souhaite bien amicalement du bon (et beau) temps.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Voyons, Tilia! Vous me connaissez mieux que cela!!! Je n'aurais jamais fait apparaître une photo qui ne soit pas de mon cru sans le mentionner! En tant qu'auteur et enseignante, je suis très au fait des dégâts du piratage, et voilà un méfait que je n'ai pas l'intention de commettre... Un petit meurtre de temps en temps, soit, mais pas de vol de photo!

      C'est donc votre deuxième hypothèse qui est la bonne : j'ai effectivement demandé à ce garçon de prendre la pose, ce qu'il a fait avec gentillesse puisque ce n'était pas la première fois qu'on le lui proposait. J'étais fatiguée d'essayer de l'attraper au vol entre les passants; j'ai donc traversé la rue et bien cadré le tout comme je l'entendais.

      Je vous remercie pour le beau temps. Il fait un peu chaud pour mes moyens, mais l'automne est à nos portes, et cela devrait s'arranger bientôt.

      Supprimer
    2. Voyons ! ne vous méprenez pas Marie-Josée. Ce n'est pas à un vol de photo du net que je pensais ! mais à un cliché pris par une de vos connaissances, puisque vous étiez souffrante. Je me suis mal exprimée, j'aurais dû écrire "à moins que ce ne soit pas vous qui ayez pris la photo".

      Supprimer
    3. Ne vous en faites pas : je ne suis pas vraiment fâchée... toutefois, même si j'avais publié une photo d'une autre personne, je l'aurais mentionné. Le problème avec cette stupide bronchite, c'est que tout fonctionne dorénavant assez bien, mais que je me retrouve inopinément au milieu d'une quinte qui m'étouffe... Cela va finir par passer...

      Très bonne suite de semaine à vous...

      Supprimer
  5. En fait, les heures se démultiplient sur cette photo : presque 10h50 sur la tête-horloge, 16h15 à sa gauche sur le clocher (?) de la cathédrale des promenades 625. 15h20 ou 14h55 (ce n'est pas clair) à gauche du mot Éternité.

    Que fait le peuple des fourmis humaines entre PAUSE (shopping), ÉTERNITÉ et RÉSURRECTION?
    Il vit, il vieillit, il crée le jour et la lumière.

    Et toi, mets le cap sur ta santé, la forme physique et le vent dans les voiles.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai! J'étais tellement obnubilée par mon sujet que je n'ai pas fait attention aux autres horloges que j'aurais pu mieux cadrer!

      Oui, la santé est ma priorité; quant au vent dans les voiles... je prépare justement un petit billet sur une expérience maritime d'il y a quelques années.

      À venir donc...

      Supprimer
  6. Image insolite ! Le temps passe et ne se rattrape guère...
    Je suis très contente que tu vois enfin le bout du tunnel !
    Bon week-end à toi!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui... justement, il était temps!

      Enfin, j'ai de la chance, car certaines mettent encore plus de temps à se remettre. J'espère seulement que la voix tiendra le coup lorsque je retournerai en classe!!!

      à tout bientôt et très bonne semaine

      Supprimer
  7. Les meilleures choses à faire... sans faute :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. les doigts glissent, parfois, avec cette chaleur! C'est pire au piano ;0) Cela brise même des carrières!

      Supprimer
  8. D'abord je t'offre du courage pour affronter ton retour à la vie "normale". Pour y avoir été confronté depuis mon plus jeune âge et y être encore confrontée je sais ce que coûte cet effort. Mais chez moi tout se transforme en leçon positive. Ce qui me frappe aussi sur ta photo c'est le contraste entre le clocher et le bulding de verre derrière, et leurs pendules qui ne marquent pas la même heure. Comme si l'une d'entre elles voulait arrêter le temps. Mais laquelle ? Je t'embrasses et t'envoies des brassées de sourires. Bon WE

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La vie normale... j'aimerais bien que ce soit celle de maintenant à farfouiller dans les livres sur Van Gogh dont je viens de voir une exposition, à me promener avec mon chien, puis à faire une petite pause yoga avant d'aller dans le jardin.

      En ce qui concerne le contraste entre le verre et la cathédrale, tu me donnes l'idée d'une autre photo de la semaine : Montréal, comme Ottawa où j'étais hier, se caractérise par l'éclectisme de son architecture. On retrouve donc ici cette église néo-gothique devant un gratte-ciel de verre qui a poussé il y a une vingtaine d'années je dirais. Cela sera à vérifier pour un prochain RV.

      Merci pour les sourires que je mets dans ma besace pour les jours de pluie à venir!

      Supprimer
  9. Je suis contente d'apprendre que vous allez mieux et j'espère que vous profiterez au mieux de votre convalescence sans vous retrouver submergée par les obligations du quotidien. N'est-il pas plus profitable de toujours commencer par ce qui est agréable et de remettre les contraintes à une date ultérieure indéterminée sans culpabilité? Ou alors, lorsqu'on ne peut plus se dérober face à une tâche indispensable, il peut s'avérer intéressant de la transformer en jeu, en cérémonie ou en ce qu'on veut d'inhabituel et d'amusant. Qu'en pensez-vous?
    En tout cas, continuez à prendre soin de vous.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Anne,

      Bien contente de votre retour après la pause estivale!

      Vous avez raison : je commençais toujours par les choses rébarbatives comme on mange la gâteau en se gardant le glaçage pour la fin, mais, au bout du compte, il ne me restait plus de temps pour les choses qui comptent vraiment pour moi : lire, écrire, dessiner, me promener dans la nature. Voilà donc que j'ai décidé d'inverser les chose et de commencer par ce qui me plaît. Il restera toujours assez de temps pour les tâches assommantes, malheureusement souvent obligatoires tout de même!

      Je vous souhaite une très belle et bonne semaine!

      Supprimer
  10. Une chose certaine, c'est qu'on est content d'apprendre que tu vas mieux. Je ne veux pas te décourager pour l'avenir mais même à la retraite le temps file à toute allure.

    Linda

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. «Just à little bit slowly...» C'est la réflexion d'un quinquagénaire britannique que j'aime bien dans une série que présente la chaîne américaine PBS que tu captes peut-être. Voilà son projet de retraite : apprendre à ne faire qu'un tout petit peu lentement... C'est peut-être la seule façon pour avoir un peu de maîtrise sur le temps!

      À bientôt

      Supprimer
  11. Réflexion pertinente en effet car c'est bien là le rôle de la maladie, si l'on choisit d'accepter que la maladie a un sens.
    Elle nous permet de faire un bilan de notre vie, de faire un tri parmi tout le fatras mental, émotionnel et souvent physique qui encombre notre quotidien puis de tracer un nouveau chemin.

    Quand les forces reviennent c'est alors le moment d'agir autrement, consciemment et non plus automatiquement.
    "J'ai le temps de vivre pleinement chaque instant de ma journée".
    Cette petite affirmation au réveil et répétée plusieurs fois par jour dés que tu te sens submergée peut changer ta vision du temps... et ta vie :)
    Bonne journée Marie Josée

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Isabelle,

      Les grands esprits se rencontrent, dit-on, même par le biais virtuel de ces blogs que nous tenons. C'est effectivement pour moi une préoccupation de vivre l'instant présent avec intensité, sans songer à celui qui vient, car c'est alors qu'on se perd.

      Concrètement, cela implique aussi de simplifier l'existence, et c'est un processus auquel j'ai décidé de consacrer ma cinquantaine, la décennie du grand délestage comme je l'ai décidé.

      C'est toutefois plus simple à dire qu'à faire, mais l'essentiel, c'est de se mettre en route pour y parvenir.

      On se tient au courant et on s'encourage... cela évitera peut-être de tomber malade pour être ramené à l'essentiel!

      Bonne semaine composée d'une myriade d'instants bien remplis et bien vécus...

      Supprimer
  12. Avec le temps m'est revenu en mémoire mon billet d'il y a deux ans, sur ce sale temps qui nous grignote à petit feu. Comme le fait si bien remarquer Minemine et cie, le temps de la retraite file comme un véritable TGV, un temps à très grande vitesse !
    J'espère que le mieux de votre santé se maintient et vous souhaite un bon début de semaine, à bientôt Marie-Josée

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nos réflexions sur le temps se rejoignent, Tilia, même si je n'ai pas encore atteint l'âge de la retraite. Je l'attends, ce temps béni du retrait de la vie active, tout en sachant qu'il en restera encore moins devant lorsque je l'aurai atteint. Alors, je m'applique surtout à faire ce que recommander Isabelle : vivre avec intensité le moment présent. Ce sera toujours cela de pris, même si ce n'est pas la bonne technique pour donner l'impression d'avoir davantage de temps devant soi!!!

      Bonne semaine à vous aussi

      Supprimer
  13. Un temps toujours trop long lorsque la maladie est là, mais la convalescence... peut être justement le moment où la maladie apporte du bon. Alors, profites-en bien, tant pis pour les tâches en souffrance! Que du bien être et de la récupération, voilà ce que je te souhaite!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup, Gine! Oui, les tâches ingrates peuvent bien souffrir dans leur coin! On a mieux à faire : vivre le moment présent!!!

      Supprimer
  14. Tu tiens le bon bout, et ça, c'est un signe que le temps qui passe t'éloigne de la mauvaise passe où tu étais pour attaquer avec entrain la nouvelle année scolaire qui se prépare !
    Bon courage Marie-Josée !

    Biseeeeeeeeeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

    (petits eeeeeee d'Energie !)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as raison pour le temps qui m'éloigne de la maladie... en ce qui concerne l'idée de retourner en classe avec entrain... Mes trente années de carrière pèsent lourd et me tirent un peu en arrière ou de côté lorsque la rentrée approche et je suis un peu comme un cheval qui refuse l'obstacle. Il me faut sortir la grande cravache, car les susucres ne fonctionnent plus vraiment!!!

      Bises de la semaine qui ne sont plus contagieuses : YOUPI!!!

      Supprimer
  15. une "histoire de temps" bien riche en image,en mots, en commentaires !
    Je me glisse dans le commentaire d'Isabelle qui me convient particulièrement. la pleine conscience du moment présent, ici et maintenant. Bien-sûr cela ne fait pas disparaître les contraintes de la rentrée mais permet de les vivre autrement.
    Bonne et belle continuation, Marie-Josée !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il faut un peu de pratique, mais je m'applique!!!

      Merci Fifi et à bientôt!

      Supprimer
  16. Ah le temps Marie-Josée, notre temps, la façon dont on le vit, dont on le galvaude, dont on le ressent, bref, le plus vaste sujet de notre misérable petite vie : le maitriser, en jouir, en user, en abuser, bref le vivre au mieux. Ravie de te savoir en meilleure forme !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que je ne suis pas très originale... Que veux-tu! La photo l'était davantage et je n'ai donc pas pu résister...

      Bonne semaine

      Supprimer
  17. J'ai une grande expérience sur la façon de gérer tout cela!!
    Et je crains bien que cela continue
    Alors moi j'adopte" à chaque jour suffit sa peine"!
    Bonne journée

    RépondreSupprimer

Vos commentaires et réflexions sont bienvenus en français, en anglais, en italien et en espagnol ;0)