Au seuil de cette nouvelle année qui arrivera quelques heures plus tôt chez vous, il est de mise de vous offrir les voeux traditionnels de paix, de santé et de prospérité. Nous pourrions, chacune d'entre nous, épiloguer longuement sur chacun de ces voeux : l'une vit dans le pays qui a vu naître le mouvement des indignés et doit donc souhaiter un peu plus de calme, de sérénité au quotidien; l'autre se débat toujours avec la maladie et a la grâce de ne nous faire partager ces problèmes de santé que par toutes petites touches et simples allusions... Il est donc vrai que les voeux, quoique traditionnels, prennent tout leur sens lorsqu'ils sont offerts «du fond du coeur», autre formule consacrée, mais qui dit bien ce qu'elle veut dire.
J'aimerais toutefois ajouter un souhait particulier que je m'adresse tout autant que je vous le destine : j'ai placé en exergue de ce billet la photographie d'une gravure d'Érik Desmazières dont j'ai eu le plaisir de voir une exposition il y a deux ans. Ce graveur contemporain est probablement mieux connu pour ses villes imaginaires, mais, pour ma part, je suis restée en pâmoison devant ses librairies anciennes et ses représentations de la salle de lecture de la bibliothèque nationale de Paris.
J'ai choisi ces illustrations pour les associer à mes voeux du Nouvel an, car j'aimerais placer 2012 sous le signe de l'attention, du recueillement et de la réflexion que symbolisent, pour moi, les temps trop rares que je peux accorder à la lecture. Or, ces temps d'attention sont presque devenus des moments de résistance à la lutte rangée que mènent contre eux la dispersion et la fragmentation de nos vies en de multiples activités.
Vous me trouverez peut-être trop sérieuse alors qu'il faudrait déboucher quelques bulles et s'étourdir un petit moment devant cette année pleine de promesses et de réalisations à venir. Vous aurez, je l'espère, quelque indulgence pour mes souhaits inhabituels qui ont, à tout le moins, le mérite d'être parfaitement sincères puisque je ne sais pas vraiment faire autrement.
Une très belle année 2012
et
un grand merci pour l'accompagnement
qui change parfois la couleur des jours...
Merci Marie Josée de vos bons voeux qui me touchent comme vous pouvez vous en douter.
RépondreSupprimerA mon tour de vous souhaiter une très bonne année et de vous donner un petit conseil (je suis un tout petit plus âgée que vous alors...) qui n'est pas d'hier ni de moi mais toujours d'actualité
"Vivez si m’en croyez, n’attendez à demain. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. "
Pierre de Ronsard
Marie-Josée, aimer les livres ne signifie pas être trop sérieuse, ou alors nous le sommes tous. Merci de nous faire connaître deux belles oeuvres d'un artiste que vous aimez. Que le passage à l'année nouvelle se fasse dans la joie approfondie par la sagesse!
RépondreSupprimerAnne
la sagesse n'empêche ni la fantaisie ni la gaieté..la chair est triste hélas et j'ai lu tous les livres disait Mallarmé; qu'il aurait été content en ce début d'année de voir tous ces livres et ces lecteurs.
RépondreSupprimerbonne année , bonne santé le paradis des lecteurs à la fin de tes jours. Bises de Bretagne
Vous savez, Françoise, le «carpe diem» d'Horace repris par Ronsard est une préoccupation quotidienne qui a même tendance à me rendre parfois impatiente devant ceux qui n'ont pas cette conscience... Merci tout de même de me le rappeler. J'essaierai de faire le meilleur des usages de cette année qui m'est encore donnée!
RépondreSupprimerJe vous embrasse!
Si l'Europe traverse des moments difficiles, l'Espagne garde la force de vie rivée au coin du coeur. C'est donc dans un grand éclat de rire que nous avons dégusté les 12 raisins!
RépondreSupprimer2011 fut une année tragique pour moi et je l'ai terminé sans regret. Voici 2012,qu'elle puisse vous apporter paix et douceur de vivre. Et aussi du temps pour pouvoir vous régaler de belles lectures.
Bonne année Marie Josée
C'est peut-être moins la lecture qui est sérieuse, Anne, que le moment que j'ai choisi pour réaffirmer ma «profession de foi».
RépondreSupprimerQuant à Desmazières, j'ai suffisamment aimé pour passer une bonne heure à reproduire un petit singe gravé sur une carte de voeux! J'aime bien dessiner dans les musées et je collectionne... les chiens, évidemment, dans un petit Moleskine!
Je vous souhaite une très belle année 2012 avec un regard de plus en plus aiguisé pour saisir les beautés du monde qu'il nous reste à découvrir et, espérons-le, à préserver!
Bonjour Marguerite-Marie,
RépondreSupprimerJ'aime bien la formule de Mallarmé que j'avais un peu traficotée pour un questionnaire amusant destiné à mes étudiants. Cela donnait : «La chair est infectée et j'ai lu toutes les bandes dessinées...»
Puis-je vous demander si vous êtes Bretonne d'adoption ou de naissance? J'ai un attachement particulier pour votre coin de pays. Ma mère disait toujours qu'elle ne voulait pas mourir avant de voir la mer de Bretagne. Comme elle n'a pu réaliser son rêve, je me suis dépêchée, pour ma part, de me rendre dans le Morbihan et sur la presqu'île de Quiberon alors que je venais tout juste d'avoir 16 ans! J'en garde de très bons souvenirs...
Portez-vous bien et que la nouvelle année vous apporte paix et santé!
Comme vous connaissez le poids des mots, vous n'avez certainement pas employé le terme «tragique» à la légère... J'espère donc sincèrement que l'année qui débute aujourd'hui vous sera plus clémente et qu'elle vous apportera un certain apaisement.
RépondreSupprimerJe vous embrasse donc et vous souhaite une belle année vivante et riche d'expériences nouvelles, mais positives!
Ne vous excusez pas Marie-Josée, l'important c'est la sincérité dans la vie.
RépondreSupprimerBonne année 2012 et que vos voeux se réalisent.
Linda
Comme vous Marie-Josée, je suis fascinée par les bibliothèques. Dans mes favoris un dossier leur est consacré, j'y conserve entre autres ce lien qui pourrait vous intéresser.
RépondreSupprimerTelle que je commence à vous connaître, vous avez sans doute absorbé plus de bulles dans des albums que dans une coupe. Pour 2012, je vous souhaite d'en découvrir de nouveaux, tous plus géniaux les uns que les autres.
«Je veux qu'on soit sincère et qu'en homme d'honneur
RépondreSupprimeron ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur!»
Le Misanthrope de Molière, avec sa sincérité revendiquée et assumée, est mon idole depuis de nombreuses années. Il faut par contre reconnaître, qu'avec la montée de la rectitude politique, c'est parfois fort mal accueilli de dire le fond de sa pensée...
Merci pour vos voeux, Linda, et à très bientÔt
Merci pour le lien, Tilia, je sens que je vais me régaler. Je n'ai pas oublié mon projet concernant les bibliothèques. Avec le retour de la mobilité, je pourrai peut-être commencer!
RépondreSupprimerQuant aux bulles, vous tombez exactement dans le mille, car j'ai consacré un grand morceau de mon premier janvier à la lecture d'un superbe roman graphique intitulé Portugal de Pedrosa. Il faudrait que j'en parle ici, mais je crains de clairsemer mon public, car la bande dessinée n'a pas beaucoup d'adeptes, fort malheureusement. Comme cet album est tout de même exceptionnel, je pense que je ne pourrai pas m'en empêcher...
Pour les découvertes à venir, je suis d'autant plus certaine qu'elles seront nombreuses que la bibliothécaire de mon Cégep et moi avons fait une razzia à la librairie juste avant les vacances de Noël... deux petites filles dans un magasin de bonbons! Lorsqu'après avoir fait le total de nos achats, le libraire nous a dit que nous avions encore $500 à dépenser, Julie et moi, nous nous sommes regardées et nous avons dit : «On y retourne?!?!» avec un air de convoitise que je vous laisse imaginer...
Très belle nouvelle année Marie Josée, que 2012 soit telle que vous l'espérez, avec tous ces émerveillements artistiques et littéraires.
RépondreSupprimerAmicalement,
Nathanaëlle
Bonjour Nathanaëlle et bienvenue!
RépondreSupprimerOui, que 2012, quels que soient ses travers politiques, sociaux ou économiques, soit riche des découvertes que nous mettons en commun par-delà les frontières!
Au plaisir de vous revoir souvent!
Très bonne année 2012 à vous aussi.
RépondreSupprimerJe partage votre sentiment quant aux voeux - et je pense aussi que nous devons tout faire pour éviter ce que vous appelez la fragmentation de nos vies : il faut dire oui au silence, à la tranquillité, au "rien-faire" qui permet de faire plein de choses au bout du compte, et, bien sûr, à la lecture de livres en papier qu'on tient dans la main et qu'on lit, assis dans un fauteuil ou couché dans un lit, sous la lampe.
Ah j'ai vu tintin a disparu !!! Ce qui m'a permis de prendre le temps de lire ce billet de nouvel an qui est sans doute le plus censé que j'aie lu : place à la réflexion et à l'attention, place à la méditation ... et commençons pas Tintin !!! que je n'ai pas vu. Ton avis m'intéressera.
RépondreSupprimerMerci de vos voeux, Bonheur du jour. Le réseau de solidarité que nous sommes en train de constituer, petit à petit, permettra peut-être de nous encourager à résister, car mes voeux sont bien beaux, mais il faut maintenant les vivre au quotidien. Comme le dit Simone Weil, dans l'une des citations qui accompagnent ce blog depuis le début, c'est ce qu'il en coûte pour enchaîner avec attention une minute à l'autre qui est l'essentiel dans la vie humaine. Regardez à gauche... Elle le dit mieux que moi ;0)
RépondreSupprimerOui, Michelaise, j'ai fait un premier texte à chaud qui est apparu lors du transfert de Word au blog, mais, après réflexion, j'ai décidé de retarder cette publication pour me donner le temps de lire un ouvrage qui traite de la fabrication de ce film que j'ai trouvé superbe.
RépondreSupprimerPar ailleurs, l'augmentation du nombre de lectrices de ce blog me fait bien plaisir, tu le comprendras, mais cela augmente aussi le poids de la responsabilité, si j'ose dire, et puisque je suis une «veinarde» encore en vacances pour plus de deux semaines, je veux prendre le temps de fignoler ce que j'ai à dire par égard pour ceux qui me font le plaisir de me lire!
Quelle façon originale de nous faire vos voeux du Nouvel An! Cette illustration d'une gravure d'Érik Desmazières de la Bibliothèque nationale de Paris est époustouflante. Ce fut longtemps le genre de bibliothèque publique qui me faisait rêver étant jeune. Je voyais ces longues tables, ou ces bureaux solides, capables d'accueillir des bouquins énormes, des atlas, des manuscrits anciens, avec en leur centre, des lampes et des abats jours difusant l'éclairage qu'il fallait pour chaque lecteur qui se présentait pour lire un roman ou consulter un manuscrit.
RépondreSupprimerUn peu plus loin, dans vos commentaires, j'ai souri à l'allusion aux achats que vous avez fait dernièrement avec la bibliothécaire de votre Cégep. J'ai vécu la même chose à la mi-novembre avec un budget de plus de 6000$ avant les taxes pour mon école, où je suis responsable de la bibliothèque.
Munie de ma liste (les incontournables et les obligatoires), il me restait de la marge de manoeuvre monétaire pour des coups de coeur, à choisir sur place. J'ai hâte au printemps de recommencer l'exercice! Dès que les livres sont disponibles aux élèves, la bibliothèque devient l'endroit le plus fréquenté dans toute l'école, et ce plus que la cafétéria ou les w.c. ! C'est tout dire ;)
Bonne Année 2012 encore chère nouvelle amie!
Vous savez, Esther, nous avons récemment complètement rénové la bibliothèque du Cégep de St-Laurent qui est aussi devenue le centre d'attraction d'autant que nous avons choisi d'installer le coin lecture où se trouvent les BD presque à l'entrée de la bibliothèque. Il y a donc toujours des étudiants.
RépondreSupprimerDe plus, le campus de St-Laurent qui est l'ancien collège classique des frères de Ste-Croix, est très bien pourvu en arbres, et les grandes fenêtres qui ouvrent sur cette nature sont maintenant bien dégagées.
En ce qui concerne les gravures de Desmazières, j'aurais aussi aimé être en mesure de mettre des photographies de notre bibliothèque nationale, mais il est interdit de la photographier, ce qui est un peu stupide!
L'avez-vous vue? Cela fait une trotte de venir jusqu'à Montréal, mais, une fois de temps en temps...