Petits essais en forme de notules

Malraux définit le lecteur par vocation comme celui qui jouit de «la faculté d'éprouver comme présents les chefs-d'oeuvre du passé»...



Je souscris à cette définition et m'attacherai à présenter ici quelques réflexions au fil de mes lectures qui suivent rarement l'actualité littéraire, pour le plaisir de partager découvertes ou, éventuellement, récriminations... . Quoique, la vie étant bien courte, il vaut mieux, dans la mesure du possible, écarter le désagréable lorsque cela, comme il arrive trop rarement, est en notre pouvoir et vouloir.






lundi 21 novembre 2011

Appel à tous!

En janvier prochain, je donnerai à nouveau le cours consacré à la littérature française du XXe siècle.  Je garde Combray comme oeuvre inaugurale et j'enchaînerai probablement avec l'Antigone d'Anouilh à laquelle j'ai très envie de joindre, cette session, l'étude de Médée du même auteur, car notre petite société a été marquée, l'été dernier, par le procès d'un chirurgien qui a assassiné ses deux enfants après sa rupture avec leur mère.  Je n'aime pas beaucoup le sordide, mais il me semble approprié de réfléchir avec des filles et des grands garçons de dix-huit ou dix-neuf ans, à ce que veut dire l'engagement et à cette violence qui n'est jamais bien loin au fond de la nature humaine.


Par contre, pour la troisième oeuvre, je voudrais varier un peu.  J'étudie, depuis un bon moment déjà, La Virevolte, à mon sens, le meilleur roman de Nancy Huston, qui plaît beaucoup aux élèves.  J'aimerais toutefois, cette session, remplacer le Huston par une oeuvre qui me permettrait de parler de peinture.  J'ai songé à La bulle de Tiepolo, mais c'est peut-être un peu bref.  La jeune fille à la perle est une oeuvre traduite et il me faut expressément un roman écrit par un auteur français du XXe ou du XXIe siècle. 


Est-ce que quelqu'un aurait lu quelque chose qui répondrait à ces critères et qui serait susceptible d'intéresser des étudiants qui ont l'âge mentionné plus haut?  Optimalement, j'aimerais une oeuvre me permettant de parler de toutes sortes de détails techniques au sujet de la peinture tout en évoquant un courant particulier... Oui, je sais, je pourrais l'écrire, mais, pour janvier, c'est un peu juste ;0)


J'attends vos suggestions et, si nous ne trouvons pas, nous pourrons toujours faire un roman à plusieurs voix!


Bonne semaine!


Détail de la Fresque des Québécois (Basse-Ville de Québec)


12 commentaires:

  1. Le premier livre répondant à vos critères auquel je pense, raconte la vie d'Artemisia Gentileschi, brillamment rapportée par Alexandra Lapierre sous le titre "Artemisia, un duel pour l'immortalité". Wikipédia mentionne ce roman historique dans son article sur cette femme peintre du XVIIe siècle. Voici ce qu'il en est dit : l'écrivaine française Alexandra Lapierre affronte, là encore avec un roman, le charme énigmatique de la vie d'Artemisia, à partir d'une étude extrêmement scrupuleuse de la biographie et du contexte historique qui en fait le fond. L'enquête psychologique qui passe entre les lignes du roman, pour comprendre le rapport entre Artemisia femme et Artemisia peintre, fait appel, comme un leitmotiv, à la relation – faite d'une affection qui a du mal à s'exprimer et crée une rivalité professionnelle latente – entre père et fille.

    En complément d'information, un article très fouillée sur Artémisia par une historienne et critique d'Art.

    Il y a sûrement d'autres ouvrages qui correspondraient, mais ceux que j'ai en tête sont des traductions. Je vais creuser la question. Bonne semaine à vous aussi, Marie-Josée

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  2. Quelques suggestions en vrac:
    Pierre Michon: Vie de Joseph Roulin, Maîtres et serviteurs ou Les Onze (paru en poche chez Folio)
    Metin Arditi: Le Turquetto
    Danièle Sallenave: La Fraga
    Adrien Goetz: La dormeuse de Naples
    Cécile Guilbert: Le musée national
    Thierry Maugenest: Venise.net
    Philippe Sollers: La fête à Venise

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  3. Vous connaissez sans doute L'Eloge du quotidien, de Todorov. Ce n'est pas un roman, mais un essai sur la peinture hollandaise du XVII°siècle. Prendre des extraits ? Mais c'est peut-être un peu trop dur pour de jeunes élèves ?
    Sinon, je pense à Music à Dachau, de Jean Clair. Trop compliqué peut-être aussi...
    Oui, vous devriez l'écrire.... C'est parfois ce que je me dis aussi....
    Ou encore, ce beau livre de Schmitt : Ma vie avec Mozart. Mais là, ce n'est pas la peinture, mais la musique....
    Tenez-nous au courant !

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  4. Impossible pour moi de te donner un conseil en ce domaine... En revanche, je rebondis sur ta photo du détail de la Fresque des Québécois... que j'ai pu admirer. Je suis restée un bon moment à admirer ce détail que l'on peut approcher... c'est tellement bien fait que l'on a l'impression de regarder une vraie vitrine de libraire !

    Biseeeeeeeeeeeeeees de Christineeeee

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  5. Bonjour,
    l'exercice est difficile bien sûr, car les contraintes sont précises.
    Je me souviens avoir lu dans une revue littéraire un article concernant un livre d'Olivier Pourriol "le peintre au couteau", dont je te livre ici le résumé éditeur :

    "« Qui sait que ces couleurs sont celles du visage de ma femme disparue et aimée tendrement et regrettée éternellement ? Là où l’œil exercé voit un vert Véronèse, moi je sais qu’il s’agit du bleu des yeux de ma femme, mais d’un bleu en mouvement, ce n’est pas encore un vert, mais ce n’est plus vraiment un bleu, c’est un bleu en fuite, c’est le bleu des yeux de ma femme qui me trahit. Quel marchand de couleurs osera vendre un jour un tube de “Bleu des yeux de ma femme qui me trahit” ? »
    Un peintre de 85 ans, cloué par une appendicite, ouvre à son chirurgien un monde sur le point de disparaître, où l’on croise Dubuffet, Camus, Simone de Beauvoir, Nicolas de Staël, René Char, Braque, Music, Gischia. Le temps de quelques conversations, l’homme du pinceau et du couteau transmet à l’homme de l’art et du scalpel ce qu’il a de plus précieux : son œil. Que peut-on contre la mort ? Pas grand-chose, répond le chirurgien. Apprécier les couleurs de la vieillesse, répond le peintre. Et, si possible, finir en beauté. - O. P.

    Pourriol est un philosophe français né en 1971. Il est conférencier, écrivain, réalisateur, scénariste et monteur. Il a même été professeur de philosophie pendant trois ans en lycée

    Je n'ai pas lu son livre (que je vais lire d'ailleurs maintenant) mais je me suis souvenue de cet article et il était assez élogieux. Peut-être peux-tu chercher ce bouquin, ou trouver d'autres documents sur le net sur l'auteur.
    Je continue à me creuser la cervelle. J'espère que les amies internautes t'aideront dans ta recherche.
    Je t'embrasse

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  6. Je n'ai rien concernant ce sujet qui me vient spontanément en tête ; simplement "L'écriture ou la vie", de Semprun, mais tu vois, je ne suis hors sujet, dommage, car c'est un livre fabuleux...

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  7. Je pensais à Couleur du Temps de Françoise Chandernagor

    http://www.chandernagor.com/couleurdutps/entretien.htm
    A très bientôt

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  8. Turquetto de M. Arditi, va bien au-de-là des techniques de la peinture...

    Bises du soir Marie-Josée.

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  9. Je reviens sur votre blog car j'ai pensé à un film, Séraphine, qui raconte la vie de cette femme peintre qui fut d'abord femme de ménage. C'est un film français, avec des acteurs français, et c'est un peintre français. Cela peut peut-être entrer dans le cadre de l'étude de la culture française ?

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  10. J'arrive un peu tard. j'ai pensé au livre de Claude Chevreuil : Les mémoires de Giorgione qui présente la vie du peintre (ou ce que l'on en sait) analyse son oeuvre, évoque son maître Bellini, sa rivalité avec le Titien. Pas mal historiquement et facile à lire.

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  11. Bonjour! Puis-je vous suggérer (si vous n'avez pas de contraintes de laïcité) "Je m'appelle Asher Lev" de Chaïm Potok ou "Déambulations" (en deux tomes), de Philippe Le Guillou? Le premier est un roman très profond qui lie la spiritualité et la vocation de peintre. Le second est un recueil de textes sur la peinture, la littérature, la musique, à travers la vie et l'oeuvre d'artistes plus ou moins contemporains. Bien que de forme plus austère, puisqu'il s'agit d'un essai, la très grande sensibilité de l'auteur en fait une oeuvre forte et passionnante.
    Anne

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  12. Bonjour Anne et bienvenue. Nous nous croisons chez Norma, mais cela me fait plaisir de vous rencontrer sur mon blog.

    Je prends note de vos suggestions, mais je ne puis mettre un recueil d'essais au programme, car ce genre est réservé au troisième cours de notre séquence. Je lirai par contre avec intérêt les deux titres que vous me suggérez même si ce n'est pas pour présenter ces ouvrages en classe.

    Avec cet appel à tous, je me suis constitué une jolie liste de lectures pour les vacances qui commenceront très bientôt!

    Au plaisir de vous revoir ici ou ailleurs!

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